orphelins de l'Éden

7.05.2008

Demain, je repars pour le nord passer une autre semaine avec ma soeur, ses enfants et maman. Une autre semaine donc à ne pas venir ici, vous visiter et ouvrir mon esprit au gré de son inspiration.

Entre-temps, je lézarde. Le soleil semble m'avoir entendue et il se fait jaune et éclatant pour l'été que l'on veut lent et long.

Hier, je me suis fait plaisir. J'ai sauté dans Jasmine la Fit et j'ai relié plusieurs points d'un itinéraire que j'avais au préalable tracé dans ma tête. Je suis comme ça. J'aime savoir où je m'en vais et comment j'irai. Après un premier arrêt à la Caisse, j'arrive donc chez Ares, cette grande surface dédiée à l'art culinaire. Dans les rangées de moules, marmites, ustensiles, verreries et fontes, j'ai tenté de me contenir afin de profiter de mon certificat cadeau offert par ma soeur G. lors de mon assermentation sans excéder ce montant. Il faut dire que je suis une personne pratique et que j'achète surtout ce dont j'ai besoin. Alors, mon idée principale, c'était de dénicher une poêle cannelée pour les grillades de poissons, légumes et viandes, avec un manche pouvant se détacher pour l'enfournement.

Mais vous savez, la vie étant ce qu'elle est parfois, je suis repartie du magasin avec un outil pour les grillades, mais d'un autre type. Voyez-vous, tout a commencé lorsque je me suis mis à fouiller le web hier matin, juste après le départ de mon amoureux, à la recherche d'une bonne recette de truite grillée. M. m'a récemment mentionné un reportage télé sur lequel il était tombé en mon absence qui parlait de la consommation responsable et durable des poissons. Par exemple, la truite arc-en-ciel, un produit local, est plus écologique comme choix de consommation que le fameux saumon de l'Atlantique qui peut venir d'aussi loin que les côtes européennes. N'ayant jamais préparé de truite auparavant, je me suis imaginée la faire saisir sur une poêle cannelée d'abord pour ensuite compléter sa cuisson au four. En furetant sur le net, je suis arrivée sur un blogue de cuisine où l'auteure exprimait sa joie de s'être procuré un gril, cet appareil presseur qui assure une cuisson rapide des aliments par le contact de deux éléments chauffants. Hmm. L'idée a fait son petit bonhomme de chemin et c'est ainsi que je me retrouvée dans la rangée des dits grils, accompagnée d'une employée de chez Ares totalement convertie à leur utilisation régulière. La femme, une quinquagénaire réservée, ne tarissait d'éloges pour cet appareil qui avait carrément détrôné son barbecue. Flairant tout le potentiel de l'outil électrique et sa polyvalence, j'ai décidé de laisser tomber l'idée de la poêle, surtout qu'il n'y avait pas le modèle que je recherchais. À la caisse, deux autres employées m'ont fait l'éloge du gril, emballées par sa facilité d'utilisation et d'entretien. Je suis donc repartie avec mon nouveau bébé, impatiente de faire griller les truites du souper.

Ainsi, M. et moi avons partagé un repas sublime en tête-à-tête. Au menu, truite arc-en-ciel entière, farcie de thym frais, d'huile d'olive, d'ail en chemise, d'une feuille de laurier et de rondelles de citron, accompagnée d'une salade verte composée de laitue frisée rouge, d'épinards tendres, de roquette et d'oignons verts. Un petit verre de blanc bien frais pour agrémenter cette table toute simple et voilà, nous passâmes un agréable moment à deux.

En terminant mes courses hier, en prévision du repas du soir, je me suis sentie comblée. Avec mon pain frais et mes fraises du Québec dans le coffre de la voiture, du temps devant moi, la belle température, la soirée si près auprès de mon amoureux, je me suis sentie privilégiée, en synchronisme, prête à tout parce qu'alerte. La vie, c'est maintenant. La vie, merci.