orphelins de l'Éden

7.29.2007

chers amis

M. baille aux corneilles sans que le sommeil ne vienne. Il est 9 h du matin et les copains ont quitté à 1 h 30. C'était notre soirée anciens voisins. Vraiment, notre petit groupe a une belle chimie.

P., notre ancien charmant voisin est arrivé le premier hier après-midi. L'ironie, c'est que tous les autres étaient partis en voiture tandis que lui arrivait à vélo. M. qui attendait les invités assis sur la galerie à l'avant l'a vu passer comme une flèche. Il était trempé, mélange d'une courte et violente averse rencontrée sur le pont Jacques-Cartier et de l'effort sué par toutes les pores de sa peau. Quand il est débarqué de son véhicule aérodynamique, il a complimenté notre paradis. Il est rentré à l'arrière pour accoter son vélo sur la clôture et il a complimenté la cour du paradis. M. a sorti sa tondeuse manuelle pour lui montrer. Que voulez-vous, c'est son jouet préféré.

Les autres sont arrivés après deux appels téléphoniques de "où sommes-nous au juste?" Google map tripe sur la 15 et la 40 selon J. notre ancienne charmante voisine qui conduisait la voiture. S. son copilote m'a tendu un pot de confiture de fraises maison quand il est débarqué. C'est comme cela que j'ai rencontré S., avec un pot de confiture aux fraises maison qu'il nous apportait pour s'excuser d'avoir voulu installer un antenne accroché au balcon de notre appartement. F. et Pr., son amie de coeur depuis les deux dernières décennies, ont franchi la clôture main dans la main. J. a été charmée par la poussée de croissance de nos végétaux en terre et en pots, elle qui était venue à la Saint-Jean, quelques jours seulement après que nous ayons mis les racines de tout un chacun à leur place désignée. Elle a aussi aimé notre boule à compost. Après une tournée des lieux entre les murs, les hommes ont pris place sur le deck pendant que je préparais les bruschettas, mes tous premiers à vie, concoctés d'un mélange de tomates en dés, maïs frais égrainé, oignon rouge émincé, ciboulette du jardin, huile d'olive, vinaigre balsamique, paprika fumé, sel, poivre et copeaux de parmesan, le tout déposé sur des croûtons de baguette frottés à l'ail. Les bouchées s'envolent en un rien de temps pendant que les bières se sifflent dans la lumière grise de l'après-midi couvert. Cependant, la pluie a contourné notre paradis qui ne s'est pas fait mouillé de toute la soirée.

Parce que lors de notre dernière réunion ensemble nous avions parlé de prendre une photographie de notre groupe, sans jamais la prendre finalement, je sors mon appareil fixé au trépied et voilà, nous sommes immortalisés dans un fichier numérique pour l'éternité. F. s'extasie encore sur notre amitié et se demande comment elle est née au juste quand en fait, il en est le liant. F. qui engage la conversation avec n'importe quelle gueule sympathique et qui réitère quand son impression a été bonne. F. qui peut aussi être d'un cynisme désopilant. En soirée P. nous racontera le jour où ils étaient assis tous les deux sur son balcon avant et que F. avait applaudi platement une femme qui venait de zigoner pendant cinq minutes à faire un parallèle. Elle avait finalement stoppé à trois pieds du trottoir. Elle lui avait fait le poing d'honneur et lui de répliquer que les applaudissements étaient sincère, "la voiture est droite quoi".

Je rentre pour préparer le souper. J. butine autour de l'îlot pour me donner un coup de main. Avant l'arrivée des convives, M. et moi avons préparé ce que nous pouvions. Les denrées fraîches du marché du matin ont été lavées, brossées, quantifiées en vue d'une préparation plus rapide du repas. Au menu, j'avais planifié une recette que V. ma collègue amie m'avait refilé cette semaine. Un plat de poisson blanc servi sur un lit de poireaux, patates et bettes sauce à la crème et vin blanc. J'ai choisi des filets de tilapia même si Jl. mon amie rencontrée au Jean-Talon le matin même me dit que son amoureux Tv. qui était lui aussi présent n'en était pas très friand, lui qui est originaire d'un peuple pêcheur. Il semblerait qu'ils considèrent la bête comme un éboueur des eaux. Tv. nuance et dit qu'en fait, les poissons d'eau douce ne sont pour lui pas comparables à ceux de la mer. Quoi qu'il en soit, la plat est un franc succès puisque P., F. et S. se servent une seconde portion. Pendant le repas, S. hésite à manger la fleur de citrouille, touche que j'ai décidé de rajouter à la concoction pour sa belle couleur orange. Nous trinquons plusieurs fois à des choses comme notre amitié, cette soirée, le mariage bidon de F. et P. - pour les cadeaux qu'il lâche à la blague.

Après le repas et une pointe tarte au sirop des Sucreries de l'érable mangée debout autour de l'îlot, suivent d'autres bières et le Nintendo au sous-sol. J'ai l'impression de retomber en enfance et je ne suis pas la seule. P. est enjoué à l'idée de renouer avec un jeu de baseball. S. et J. se défient au Tetris pendant vingt bonnes minutes, pendant que les fromages disparaissent de sur l'assiette. Le Laprairie bio pour lequel j'ai opté est englouti en deux, trois mouvements. Je le trouve trop salé à mon goût. Je préfère l'autre à pâte semi-ferme dont j'oublie le nom aux consonances amérindiennes. J. adore le pain aux noix de Première Moisson que je sers avec eux. Elle dit que selon elle, c'est le meilleur pain qui existe. Je lui fais remarquer sa belle teinte violet.

Pendant que les fromages déploient leurs effluves, M. et F. sont partis dans le Parc de la Cité pour voir le lac. Ils reviennent plus tard et cette fois, c'est l'ensemble qui se dirige vers l'espace endormi sous une lune brillante presque pleine. Une marche digestive. À un moment, P. retire ses chaussures à gros talons. Pieds nus, elle dévale la butte comme une gamine. Je crois que cette année, elle aura 65 ans.

En rentrant, nous nous asseyons sur le deck emmitouflés dans nos pulls. Nous migrons à l'intérieur lorsque M. aperçoit la lumière d'un voisin qui s'allume bien que nous ayons essayé de ne pas parler trop fort. Ils quittent peu de temps après. Et quand je les regarde rouler doucement vers la ville, je sais qu'au paradis, il me manque leur compagnie.

1 Comments:

At 3:50 p.m., Anonymous Anonyme said...

Ca été bien cool Lu, on remettra ca c sur. Tu m'enverras les photos, madeinrepen@hotmail.com

Bye bye xx

S

 

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