orphelins de l'Éden

12.09.2010

bye bye boss

Je rentre dans le restaurant réservé pour la réunion et tout le monde du onzième, ou presque, est déjà là, attablé pour célébrer le temps des Fêtes. Avec bonheur, je reçois tous ces sourires qui se fendent à mon apparition et commence ma tournée de bisous. Chacun a l'air bien et nombreux sont ceux qui me demandent comment va garçon, évidemment.

Évidemment parce que ce sont mes collègues et qu'ils savent que si je ne suis pas avec eux au quotidien, c'est que je suis avec toi pour quelques mois encore. Évidemment aussi parce qu'il faut bien se dire quelque chose, échanger du connu et toi, tu deviens un bon sujet pour combler une conversation. Je leur raconte comme tu es devenu grand, combien je t'aime surtout.

Je revois des amis-collègues avec lesquelles je papote un brin, mais le plus important, c'est que j'ai la chance de saluer, avec toute l'affection qu'il se doit, N., ma patronne de mes six années au onzième. Elle part pour un poste obtenu à Québec en janvier. Je ne la reverrai donc pas de sitôt.

N. et moi, je peux résumer notre relation par des hauts et des bas, mais toujours dans le plus grand respect. Dès mes premiers contacts avec elle, j'ai senti qu'elle m'avait prise sous son aile et que sa porte me serait ouverte, ce qui fut le cas, bien que parfois, elle trouvait mon intensité professionnelle un tantinet exaspérante. Malgré tout, elle savait que je donne tout ce que j'ai quand je suis au boulot et appréciait cette volonté de mener les choses jusqu'au bout, avec les meilleurs moyens. Elle a su déceler mon potentiel et m'a guidée dans la diversification de mes tâches avec confiance. Surtout, nous en sommes venu à échanger également sur un plan plus personnel, ce qui a fortifié notre complicité.

Elle est partie très vite après notre étreinte. J'avais les yeux pleins d'eau. Elle aussi. Ce sera bien différent sans toi là-bas.