détente pour ces coeurs qui battent dans moi
Retour au onzième après une semaine de repos au paradis pour soigner ma toux nichée dans mes bronches d'abord, puis pour me détendre le gros nerf ensuite. Le gros nerf bien sûr pour cause de toutes ces émotions qui s'empilent dans ma cour depuis quelques semaines. Stress malsain gonflé à bloc depuis la mi-février côté boulot, et puis annonce bienheureuse de la venue de petit être, bonheur tant espéré, et puis inquiétude à la vue de sang, montagne russe insoutenable qui jette une ombre sur la joie si jeune. Mais là, tout va pour le mieux. Maintenant que je connais une partie des résultats et que je me couche avec des seins douloureux depuis quelques jours, je sais que ça y est, la grossesse poursuit bel et bien son cours, accrochée à ma matrice.
Mais quelle expérience abstraite tout de même. Autant que je désirais sentir cette vie se développer en moi pour la voir s'expulser au bout de neuf mois, autant pour l'instant, seuls mes petits changements physiques me fournissent le contact avec cette transformation ultime. Des petits changements comme l'impression d'être un peu plus lunatique qu'à mon habitude et d'avoir parfois les mains pleines de pouces. Je travaille plus mal et bizarrement, ce genre de choses anodines qui auraient eu tendance à m'irriter contre moi-même il y a quelques semaines à peine ne suscitent presqu'aucune réaction de ma part. Un ah bon relax résonne et m'aide à passer tout de suite à autre chose. Aucune tension inutile ne semble coller à mon diaphragme. Remarquez, c'est peut-être seulement cette semaine de repos qui m'a calmée la réactivité.
Quand je pense que seulement quelques jours avant d'apprendre la nouvelle qui a changé nos vies, je prenais place sur un des bancs de cette église, qui m'accueille de temps à autre lorsque j'ai besoin de cet espace de recueillement, pour demander à Dieu de retirer l'agressivité de mon coeur, moi qui n'a jamais auparavant donné pouvoir à ce sentiment destructeur au point de devoir le nommer pour mieux le chasser. C'est dire combien j'étais tendue comme un arc. À bout, l'impression d'être dans un cul-de-sac, l'impression de travailler dans un nid de vipères, même si bien sûr, c'est une pelletée de bonnes âmes qui m'entourent au onzième, mais la fatigue l'emportait alors, l'usure de l'âme, le cercle infernal du broyage du noir.
À présent, petit être veille au grain. Il me ramène sur le plancher des vaches en un rien de temps, il freine ma manie à me lancer à cent mille à l'heure dans mon quotidien et quelques fois dans la journée, je pense à respirer à fond pour lui envoyer des globules rouges bien oxygénés. Notre évolution de pair provoque ce fameux recul que tout mon entourage me sommait de prendre par rapport à mon engagement au boulot. Ma priorité numéro un, là où je consacre mon énergie à présent, c'est toi. Pas meilleur reality check.
1 Comments:
Et oui, cette entrée me fait venir les mots suivants à l'esprit: une gourde d'amour.
Une petite gourde d'amour qui ne va que grossir de plus en plus! =)
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