orphelins de l'Éden

3.25.2013

amis pour la vie

Deuxième sevrage nocturne entamé vendredi soir dernier.  C'est que la miss avait réussi à me faire céder, un boire à la fois, pour revenir à son rythme réveil aux heures et demie, avec un sprint final, de 3 h 30 à 6 h, de réveils aux 30-45 min.  Vendredi matin dernier donc, j'étais une loque.  Larme à l'oeil, irritable, impatiente.  Avec pauvre garçon qui écopait à cause de son tempérament hop la vie, un peu trop hop quand je n'en ai pas l'énergie.

Céder, un boire à la fois, parce que mon coeur de maman voyait ses quatre premières prémolaires percer sa gencive et je me disais, elle souffre, je dois la soulager.  Mais comme pour garçon, je ne crois pas qu'elle souffre tant que ça finalement.  Je crois qu'elle a surtout de très bons talents d'actrice - je le sais parce qu'elle arrête de pleurer dès que je mentionne le sein et qu'elle s'endort si je lui dis de l'attendre jusqu'au matin.  Mais juste au cas où, je lui donne trois granules de chamomilla vulgaris 15 CH aux six heures, pour calmer son inconfort, depuis lundi dernier.  Trois nuits donc et à nouveau, de plus longs blocs dodo.  Lorsqu'elle se réveille, c'est par envie de pipi.  Petit pot en pleurs, granules, et retour au lit.

Sinon, garçon est tout à fait adorable avec sa petite soeur.  Même si parfois, elle l'embête, il est, pour le plupart du temps, totalement heureux de pouvoir la faire rire, de la voir imiter absolument chacun de ses gestes, de l'embrasser quand vient l'heure du dodo.  Fillette adore son beau grand frère et comme je le dis souvent à M., ça ne sera pas drôle tantôt.  Quand les deux cocos seront complices à égalité et que leurs jeux prendront des proportions liées à leur motricité développée.  Déjà que garçon aime à rebondir d'un bout à l'autre du divan orange et que fillette s'amuse à le suivre comme elle peut.  Ou qu'il court en poussant son dump truck et qu'elle suit à retardement avec le camion-pelle.  Ou qu'il bascule la petite table de bois pour jouer aux pirates et qu'elle prend place dans l'embarcation parce qu'il l'y invite.  Deux cocos déjà complices finalement.  Beaux à voir lorsqu'ils sont assis l'un à côté de l'autre pour regarder leur segment petits bonhommes le matin.  Beaux à voir lorsque garçon prend la petite main de fillette pour la guider dans sa chambre où ils s'amusent avec les outils ou les ustensiles de cuisine.

Je suis maman d'amour.  Jamais je n'aurais cru d'autant.  Mes enfants tout-petits et si grands.    

3.18.2013

société animale

Je suis en guerre ouverte.  Autour du paradis, j'ai installé trois cages-trappes pour capturer des chats errants et la voisine qui les nourrit et leur offre son cabanon comme refuge a reçu la visite d'un agent qui lui a expliqué la loi municipale à propos de la nuisance animale vendredi matin dernier.  Le soir même, je me rendais chez elle pour lui dire que la plainte venait de moi.  Je ne voulais pas que mes voisins Algériens goûtent à ses représailles.

C'est sa fille qui m'a répondu.  Elle a d'abord joué l'innocente - je ne savais pas que la police était venue aujourd'hui -, puis l'insolente - j'étudie en Techniques Juridiques et je connais la loi -, pour finir en menaçante lorsque je lui ai dit que je vois sa mère sortir des bols pour les chats sur leur balcon arrière depuis ma cuisine - vous nous espionnez, c'est du harcèlement.  Pauvre elle, je n'ai pas mordu à son hameçon.  J'ai plutôt conclu notre conversation en lui répondant que je contacterais l'agent à nouveau pour lui demander si vraiment je pouvais être accusée d'harcèlement.  Non, bien sûr que non.  Vous êtes dans votre cuisine, vous regardez dehors, c'est tout.

Ce que j'aurais voulu qu'elle entende de ma part, si elle m'avait laissé parler, c'est qu'en tant que quartier, nous avons un problème.  Les chats se reproduisent et se multiplient et défèquent dans nos cours - vers solitaire - et portent des parasites - puces et tiques - qui peuvent bondir sur des distances considérables.  Je veux pouvoir jouir de ma cours arrière sans avoir à m'inquiéter pour la santé de mes enfants.  J'aurais aimé qu'elle pense plus loin que leurs nombrils.  C'est toute une communauté qui peine, sans parler de toutes ces bêtes sauvages qui fourragent et chassent beau temps, mauvais temps.

Toute une communauté parce que j'ai cogné à plusieurs portes sur ma rue.  Je voulais leur donner les informations obtenues auprès des Services animaliers de la Rive-Sud, organisme qui s'occupe de gérer ce genre de problème.  Je leur ai expliqué que si tout le monde se serrait les coudes, nous pourrions peut-être arriver à diminuer la population des chats.  Beaucoup de sympathisants à la cause, mais combien de dévoués, je l'ignore.  Tous n'ont pas la même limite que moi.  Chose certaine, la mienne a été dépassée depuis belle lurette.      

En dix jours, je peux capturer plusieurs bêtes.  Un patrouilleur des Services animaliers viendra les chercher à chaque fin d'après-midi.  Une fois là-bas, ils seront auscultés et s'ils sont jugés sociables, mis en adoption.  Ce sont des amis des animaux.  Ils feront tout en leur pouvoir pour trouver un foyer aux félins.  Et surtout, ils les stériliseront avant de les laisser partir.  Je leur souhaite vraiment un happy end. Loin de chez nous.

3.11.2013

tunnel

Papa et maman discutent.  Parfois, le ton monte.  Des fois, des pointes sont lancées.  Garçon écoute, en silence, lui qui est si volubile à ses heures.

Tout n'est pas rose au paradis.  Le manque d'intimité peut-être.  Pas juste physique.  Notre deux est un quatre bien occupé.  Tout le temps.  Quelque chose à faire, un besoin à combler.  Papa et maman se croisent, se communiquent le plan de match des prochaines minutes.  Ainsi passent les journées.  Des fois, ils se frôlent en caresse chaste et gentille.  Dans la tempête, un message d'amour en braille.

Je tiens à toi.  Tu tiens à moi.  Il faut tenir bon.

La dynamique du couple est éprouvante depuis des mois.  Mais que sont ces mois dans nos années, passées et à venir.  Se souvenir que nous avons choisi de grandir ensemble.  Faire confiance dans l'un, dans l'autre.  Mirer notre engagement sur l'épreuve.  C'est notre lumière.      

3.05.2013

seule ensemble

Papa a quitté le paradis avec fillette et garçon pour une aventure glissade au grand parc.  La toute première à vie de fillette.  C'est Bo. qui insistait pour qu'elle participe à l'activité post-sieste par ce bel après-midi ensoleillé.  Et papa de partir avec les cocos, confiant du plaisir qui les attendait sur la pente, plutôt qu'inquiet pour cause de difficultés logistiques à remonter un traîneau, en plus d'une poulette de quatorze mois en haut de la butte.  Amusez-vous bien.

Et moi de me retrouver seule.  C'est qu'ils sont rarissimes ces moments que je peux remplir comme je le veux, sans enfant sur lequel veiller, sans tache ménagère à mener à terme.  Le souper lui, peut encore attendre quinze minutes.  Le temps que je me fasse plaisir à venir ici.  Pondre un petit rien du tout.  Juste aligner des mots.  Le temps de ne plus en avoir finalement.  Mais au moins, avoir la satisfaction d'être venu vous dire que cette semaine, c'est relâche, que papa et les cocos sont au paradis, à tous les jours.  Que de me retrouver seule, très peu avec eux bien là.  Plein de temps pour être ensemble.  Ça aussi, c'est rarissime.  Amusons-nous bien.