orphelins de l'Éden

12.31.2010

reliés

Dernière journée de notre première année complète auprès de toi. Nous passons voir nos voisins Brésiliens, puis ceux Ukrainiens. À chacune de ces maisonnées pleines de gens chaleureux, nous offrons une galette des rois. Bientôt, nous réunirons tout ce beau monde sous notre toit, histoire qu'ils se rencontrent enfin, surtout que je tiens à le dire, ce bon voisinage est un véritable cadeau des cieux qui aura égayé cette année qui s'éteint sous peu.

À la vôtre les amis et encore et toujours, merci.

12.30.2010

jamais trop tard

Pour la première fois de ma vie, je me suis sentie petite. Pourtant, il y avait longtemps que je savais que cette boutique existait et l'amoureux de ma soeur G. m'en avait aussi glissé un mot, mais ce n'est qu'aujourd'hui que je me suis enfin décidée à m'y rendre. À Beloeil, chez Altesse, les vêtements sont fabriqués pour habiller des corps de grandes femmes et quand je dis grande, je dis très grande. Pour commencer, la vendeuse me dépassait d'une bonne tête, moi, celle qui dépasse souvent les autres d'une bonne tête. Pour continuer, les pantalons que j'enfilais était si longs que je marchais dessus, moi, celle qui se décourage habituellement d'en essayer parce qu'ils ont souvent de l'eau dans la cale. Là-bas, c'est donc un peu comme mon paradis. Surtout que Oa. vient de se faire offrir une machine à coudre par Oe. pour Noël. On dirait bien que les astres sont alignés.

12.28.2010

plaisirs polaires

Depuis qu'un chalet a été bâti dans le grand parc à côté du paradis, il y a foule, surtout pendant cette période de congé. Beaucoup de jeunes familles débarquent avec des soucoupes et des crazy carpet pour dévaler des pentes surplombant des sentiers, malgré les panneaux accrochés aux lampadaires qui interdisent les descentes non balisées. Un coin glissade plus sécuritaire a bien été aménagé par l'équipe qui administre à présent cet espace public naturel, mais certains adeptes du traîneau dérogent et prennent d'assaut la butte des buttes. Il y a même des adolescents qui font de la planche des neiges sur une colline voisine, sans parler des skieurs de fond, des raquetteurs et des patineurs qui profitent quant à eux des circuits tracés par les employés de l'aire plein air. Bref, l'hiver est aussi fait pour s'amuser et ça me fait chaud au coeur de voir toute cette activité malgré le mercure bien installé sous zéro.

Je vois toute cette joie parce que nous sortons marcher à chaque jour. C'est que tu as recommencé à faire ta deuxième sieste dans la poussette depuis que le temps froid est revenu à la mi-novembre. Bien sûr, je sortais déjà quotidiennement avec toi auparavant, mais parce que la pluie d'automne s'est transformée en flocons, il n'y a plus du tout de jours encabanés.

Lorsque le froid est mordant, je t’emmitoufle un peu mieux en enfilant par exemple des jambières sous ton pantalon et en recouvrant l'auvent de la poussette d'un plastique coupe-vent. Tu n'auras pas peur du froid, ça je te le garantis. Et dès l'année prochaine, tu seras de ceux qui jouent bien emballés sur le manteau blanc. Qui sait, peut-être que ce sera même avant. La saison ne fait que commencer et toi, tu es de plus en plus solide sur tes pieds, même une fois emberlificoté.

12.26.2010

la luz

Noël est passé, mais se poursuit. Avec de grandes familles viennent les nombreux engagements. Nos journées sont donc une succession de beaux repas en bonne compagnie, comme nous les aimons.

Aujourd'hui, c'est chez le papa de ton papa et son amoureuse, ta grand-maman Dn., que nous allons souper, hier, nous avons reçu au paradis la maman de ton papa accompagnée de Rc., son amoureux, et avant-hier, tu as séduit ton arrière-grand-maman avec ta belle humeur.

Demain, nous avons un bain de foule dans la famille élargie du côté de la maman de ton papa et après-demain, ce sont nos voisins Algériens qui nous ont invités à partager un repas avec eux.

Une enfilade de moments agréables, ça se prend bien, surtout que le rythme n'est pas effréné, malgré qu'il soit soutenu. Jusqu'à maintenant, les siestes et les dodos du soir de garçon n'ont pas été affectés. Une routine maintenue assure ton bien-être, celui-là même qui te fait rayonner tel un petit soleil sur deux pattes.

Tiens, ça tombe bien, parce qu'en ce temps de solstice, c'est le retour de la dominance de l'Astre, qui était célébrée bien avant le Christ. Les jours qui rallongent nous font tranquillement remonter la pente jusqu'aux pousses du printemps et entre-temps, la splendeur de la blancheur qui étincelle de ses milles cristaux suffit à nous motiver pendant cette grimpée gelée.

12.22.2010

la barre haute

Ma soeur G. nous a sortis de notre tanière. Elle est venue nous chercher avec son beau et tout petit Ar. installé dans leur camion, direction le onzième pour le fameux brunch de Noël. Cette super maman avait préparé pas une, pas deux, mais bien quatre sortes de biscuits, tous aussi délicieux et fondants les uns que les autres. Une collègue, mère de deux enfants elle aussi, était pleine d'admiration devant cette corvée culinaire accomplie malgré le nourrisson sur lequel ma soeur doit veiller, sans parler de son Lc., mon filleul de deux ans. G. a du coeur au ventre. Moi, la paresseuse, j'ai préparé un brownie végétalien à l'érable et aux noix de Grenoble en deux trois coups de maryse. Rien de bien accaparant, surtout que faire de la pâtisserie sans produits animaliers, ça simplifie de beaucoup les étapes - lire ici pas besoin d'attendre que le beurre ramollisse à la température pièce ni d'utiliser un batteur pour l'incorporer au sucre puis aux oeufs. Quand j'en glisse un mot à G., elle m'assure que les recettes qu'elle a suivies sont également ultra faciles à réaliser. Ouais, d'accord, mais trois heures dans la cuisine, ce n'est pas une demi-heure. Un coeur gros comme ça que je vous dis.

12.21.2010

mantra

Oa. vient faire un saut de crapaud surprise en matinée. Il y avait deux semaines que je ne l'avais vue. Bien sûr, nous nous parlons régulièrement au téléphone, mais de l'avoir devant moi, c'était beaucoup plus sympathique.

Elle arrive les mains pleines. Ce sont vos cadeaux qu'elle me dit. Trois belles paires de bas qu'elle a tricotées de ses mains, une pour chaque bipède vivant au paradis. Nougat le gros chat n'aurait de toute manière sûrement pas apprécié autant que nous. Aussi, dans une boîte en carton, il y a un singe de bois comme celui de Mx. avec lequel Bo. avait joué à faire rouler en le tenant par sa longue tige lorsque nous sommes allés manger le bortsch. Oe. l'a trouvé quelque part aux États-Unis. Que de générosité de la part de leur petite famille.

De notre côté, les cadeaux seront bien maigres cette année, pour ne pas dire inexistants. Avec les années qui passent, la distribution diminuait, mais cette fois, mon congé sans solde fait que nous l'avons suspendue complètement, anniversaires compris. Nous nous en tenons à recevoir une fois de temps en temps nos proches avec un bon souper, si l'occasion se présente.

Bien sûr, je pourrais me lancer dans la production massive et peu coûteuse de biscuits maison par exemple ou dans la confection de boules de Noël en origami, mais non, j'ai plutôt décidé de ménager mon énergie en savourant mon quotidien auprès de garçon. Aucun stress donc, même s'il est positif. Sous l'arbre chez ma soeur B., il y aura à déballer des cadeaux pour les enfants, qui auront été déposés là par leurs parents respectifs, en d'autres mots, pas d'exagération en vue. Réduire le nombre les fera apprécier d'autant plus le moment.

De toute manière, Noël, c'est surtout un beau prétexte pour se réunir afin de profiter les uns des autres pleinement. À force le répéter, on va finir par y croire vraiment.

12.19.2010

trois en un

Quand garçon se met au lit, je l'endors avec le sein de la nuit et je me glisse en dehors des couvertures lorsqu'il vogue vers la douceur du sommeil profond pour aller rejoindre M. dans le bureau au sous-sol. Souvent, il écoute de la musique tout en surfant le net, en grignotant quelque chose de salé et en sirotant une bière, tandis que j'en profite pour venir pondre quelques lignes et faire le tour des blogs que je suis.

Cela fait deux semaines que mon habitude de fin de soirée a changé. Plutôt que de sombrer dans le dodo avec garçon, j'ai décidé de veiller un peu, histoire de passer moins d'heures étendue, ce qui avait surtout comme but premier de réduire mon mal de dos. Il ne m'en fallait pas plus pour prendre goût à cette fenêtre de temps seul à seul auprès de mon amoureux.

D'ailleurs, ce soir il a eu la bonne idée d'aller louer un film. Nous écouterons un long métrage mettant en vedette Micheal Cera, cet acteur qui choisit de jouer dans des productions teintées d'un humour que j'adore, mélange d'intelligence franche et de candeur rafraîchissante.

Peu à peu, je retrouve un rythme qui me permet de renouer avec moi-même, tout à la fois que garçon grandit et trouve le sien avec de plus en plus d'assurance. De son côté, M. est un véritable danseur sachant s'adapter à chaque nouvelle partition. Notre approche parentale basée sur une patience puisant à la source de l'amour incommensurable porte fruit en ce que chacun sous le toit du paradis évolue pour le mieux jusqu'ici. Franchement, je ne pouvais m'imaginer prendre part à plus belle unité pour la vie.

12.17.2010

give peace a chance

Je suis choyée. Quand je m'arrête pour penser à tous ceux qui m'entourent, famille et amis, je vois de la créativité, de l'ouverture d'esprit et de l'amour. Bien sûr, tout cela s'intègre dans des quotidiens sur trame d'humilité, sans aspiration à la célébrité. Très peu de m'as-tu-vu autour de moi, nul besoin de briller sous les feux des réseaux sociaux. Choyée d'être entourée de gens pas compliqués qui veulent une vie simple et bonne. Il serait facile d'oublier que ce n'est pas comme cela pour tout le monde, que beaucoup d'humains de ma société souffrent de solitude, de coeur blessé, de rancune malsaine, d'orgueil étouffant, d'insécurité malaisée. Parce que le temps des Fêtes en est un de réunions d'entourage, je souhaite que la paix intérieure soit la plus forte pour tous ceux-là et surtout, qu'elle perdure.

12.16.2010

cicatriz

12.15.2010

rabais

Exceptionnellement, c'est de matériel dont il sera question pour un deuxième jour de suite car aujourd'hui, il me faut absolument vous parler d'une promotion en cours chez Zellers prenant fin ce dimanche. Mais d'abord, laissez-moi remonter un peu dans le temps.

Vous souvenez-vous de toutes nos démarches pour dénicher le lit le plus sain possible en prévision de notre aventure cododo. Pour rafraîchir le sujet, nous voulions investir dans un espace de sommeil king size plutôt que d'acheter une couchette avant l'arrivée de garçon. À force de recherches, nous avons opté pour un matelas de latex vendu chez IKEA pour son rapport qualité-prix. Très prêt de ce genre de confort, nous avions testé les fameuses mousses mémoire - ou viscoélastiques si vous préférez - qui nous ont aiguillé sur les propriétés chimiques de leur principal composant, j'ai nommé le polyuréthane.

Ce polymère d'uréthane est un matériau qui se retrouve partout: meubles, combinaisons pour nageurs professionnels, condoms, dans la préparation de peintures et vernis et j'en passe. C'est un composant chimique inflammable et donc, s'il y en a dans votre matelas, fort est à parier que des additifs ignifugeants ont été utilisés de pair avec cette panacée industrielle. Aussi, selon le Cancer Prevention Coalition la mousse de polyuréthane entrant dans la fabrication de certains implants mammaires aurait été liée au cancer du sein dès les années soixante. Bref, assez de faits grappillés ici et là pour nous convaincre de ne pas passer dix heures étendus dans une aire repos comportant des traces de ce plastique. Cette conclusion nous mène au sujet du jour: un couvre-matelas sain.

Parce que nous voulions protéger notre matelas d'éventuels pipis débordant de garçon partageant notre lit, il fallait trouver un couvre-matelas. Croyez-moi lorsque je vous dis que j'ai fait le tour de pratiquement tous les magasins vendant des articles pour la maison à la recherche de cet objet de literie qui serait exempt de polyuréthane. Pendant ces visites parfois très rapides parce que faites sur mon heure de dîner du onzième, j'ouvrais les paquets pour dénicher l'étiquette qui détaillait la composition de la housse. Toujours, ce fameux polymère apparaissait. J'en étais venue à croire que je ne trouverais jamais un couvre-matelas "sain" jusqu'à ma visite chez La Baie. Là, je suis tombée sur un produit nommé CleanRest. N'arrivant pas à trouver le matériau de composition nulle part - ni sur le couvre-matelas, ni sur l'emballage - et la préposée ne pouvant m'informer à ce sujet - quelle bizarroïde cette cliente -, j'ai décidé d'aller éplucher le site Internet du fabricant MicronOne. Là, j'ai trouvé la précieuse information qui allait me faire exclamer victoire, les produits de cette compagnie américaine sont à 100 % faits de polyester micro denier - un tissage extrêmement serré -, un matériel révolutionnaire selon leurs dires, qui est imperméable, qui respire, qui repousse les allergènes et que l'ont peut facilement laver.

Pour boucler ce message publicitaire, MicronOne tient trois gammes de produits: CleanRest vendu chez La Baie, HealthyZZZ vendu chez Zellers et BeneSleep vendu dans les Walmart américains. Bref, les trois gammes se comparent les unes aux autres en ce qu'elles sont toutes composées à 100 % de ce matériel beaucoup plus sain que ce polyuréthane omniprésent. Et présentement chez Zellers, toute la gamme est deux pour un. Alors les amis, courez-y car en plus d'économies significatives, vous y gagnerez un sommeil moins intoxiqué.

12.14.2010

promotion

Nous nous sommes fait un cadeau de Noël: une nouvelle poussette aux roues grandes comme celles d'un tracteur, ou presque, conçue en Idaho par des gens qui, de toute évidence, savent ce que c'est que d'affronter des conditions hivernales avec un petit enfant. C'était mon deuxième tour d'essai aujourd'hui et wow, quelle joie de pouvoir rouler librement malgré des rues et des trottoirs enneigés. Bo. profite de suspensions qui amortissent le choc des cahots et moi, je m'ajuste à un guidon qui est enfin assez haut par rapport à mon corps. Le gros luxe. En plus, elle se plie en deux comme celle que nous utilisions auparavant, facilitant le rangement dans notre garde-robe d'entrée. Ce joujou pratique se vend chez MEC. C'est une BOB. Enjoy.

12.13.2010

alleluia

J'ai ma nouvelle bouille grâce à une coiffeuse toute jeune qui a transformé la grenouille que j'étais devenue en fille qui a retrouvé une image qui lui plaît. F. m'a écoutée lui décrire ce que je voulais et avec sa paire de ciseaux, elle a concrétisé mon idée comme une véritable pro malgré ses deux petites années de métier. Je lui ai dis: je prends ma douche le soir, je sèche mes cheveux au séchoir n'importe comment quand je me les lave aux quelques jours, je ne veux pas avoir à les mouiller à mon réveil parce que je suis couettée, pas avec un petit garçon qui peut me tirer du lit à 5 h 30, je me mets zéro produit dans les cheveux, je veux une frange, de la longueur qui encadre mon visage, une nuque plus courte. Elle a dit: tu as un grand front donc parfait pour la frange, des pommettes que je veux mettre en valeur, une belle nuque qu'il faut dégager, un sourcil droit plus épais qui me convainc de faire la séparation de ce côté parce que j'aime ça. Depuis deux jours que je porte ma nouvelle bouille et vraiment, F. a livré la marchandise.

12.11.2010

Entends-les

Je la rencontre près des tomates, dans la section des étals de fruits et légumes frais chez Tau. Elle m'aborde avec le même naturel qu'elle l'avait fait au printemps dans ce même commerce d'alimentation saine. Cette fois-là, ce faisait depuis nos années cégepiennes que je ne l'avais pas revue. Elle se souvenait de mon nom. Moi, le sien m'est venu, mais avec une légère déformation. Elle ne m'en a pas tenu rancune. Que voulez-vous, j'ai une mémoire de poisson rouge et de toute façon, J-E est pétrie de bonté.

Cette fois-là aussi, j'ai su qu'elle essayait de concevoir un enfant. Je crois qu'à ce moment-là, il y avait quelques mois qu'elle et son amoureux attendaient la joie de devenir parents parce que je lui avais parlé de l'ostéopathie qui m'avait aidé à y parvenir au bout de presque deux ans sans hormonothérapie.

Aujourd'hui, elle m'apprend qu'elle a rencontré une ostéopathe qui l'a aidée, mais que malheureusement, elle a su, après examens, qu'elle souffre d'endométriose, ce qui rend la fécondation beaucoup plus difficile. Beaucoup plus difficile, mais pas impossible. Malgré tout, elle m'en parle avec les larmes aux yeux et je la comprends. Je sens sa douleur jusque dans mon âme. Je la reconnais.

D'ailleurs, nous parlons pendant un bon quarante-cinq minutes de cette envie d'enfanter qui ne se comble pas en claquant des doigts pour certains, dont nous. Oui j'ai bien eu garçon, mais oh combien nous l'avons attendu avec inquiétude.

À son conjoint R. qui nous rejoint pendant notre conversation et à elle, je leur dis que même si je n'ai pas encore tout compris du pourquoi de cet obstacle, je suis sûre qu'il m'a aidé à être une meilleure mère dans l'adversité des défis qui viennent avec un bébé tout neuf. Garçon est mon miracle et à tous les jours qui passent, je sais que je l'ai tant voulu près de moi que même lorsqu'il crie comme ces temps-ci à briser tout le cristal des chaumières à cinquante miles à la ronde, je tiens bon avec une patience qui prend racine dans ce souvenir du désir blessé cent mille fois pendant l'attente interminable m'a-t-il semblé.

Peut-être qu'un peu du pourquoi tient au soulagement de J-E aujourd'hui de savoir qu'elle n'est pas seule à vivre avec cette blessure. Chose certaine, ils seront dans mes prières jusqu'au moment où ils seront exaucés.

12.10.2010

confirmation

Deuxième visite chez An. la Brésilienne. Cette fois, Bo. et E., son garçon, semblent s'apprivoiser davantage en mesurant un peu mieux leur compatibilité par une interaction gênée, mais certaine. An., quant à elle, est tout simplement adorable. Elle a préparé un smoothie lait-bananes-avocat-avoine-miel qu'elle a vidé dans un gobelet pour chacun des garçons, et après l'avoir demandé à son mari T. qui est le plus à l'aise des deux dans la cuisine, elle me propose une tisane à la camomille - biologique, merci beaucoup - déterrée du contenu de leurs armoires. Adorable que je vous dis.

Pas compliquée non plus. Nous passons d'un sujet à l'autre avec naturel et comme ça, nous en venons, juste avant que nous ne quittions pour la sieste de garçon, à celui de la foi personnelle. Je lui donne un bref aperçu de mes croyances: un Dieu accessible avec lequel j'ai des conversations sous forme de prières spontanées afin d'exprimer ma gratitude pour cette opportunité extraordinaire de faire partie du grand tableau qui me souffle par sa perfection constamment réaffirmée. An. saisit ce que je lui confie. Elle aussi le sent vaguement comme ça.

Quelques heures plus tard, je me retrouve attablée avec des collègues de M., certains accompagnés de leurs conjoints. Cette fois, c'est son party de Noël de bureau. Lr., un boute-en-train à l'énergie effervescente, se révèle être un féru du sujet religieux, surtout en ce qu'il situe l'Homme dans un contexte historique, mais aussi pour sa dimension d'apprivoisement du mystère de la Vie. Par une tournure de phrase qui témoigne de son plaisir à manier le pouvoir des mots, il dit être pratiquant, mais non croyant. En grattant juste un peu plus, j'en comprends qu'il est de ceux qui comme moi, respectent le contenu des religions structurées, mais suivent cette intuition profonde qu'elles se partagent toutes un même joyau.

Je devrais dire: foi universelle.

12.09.2010

bye bye boss

Je rentre dans le restaurant réservé pour la réunion et tout le monde du onzième, ou presque, est déjà là, attablé pour célébrer le temps des Fêtes. Avec bonheur, je reçois tous ces sourires qui se fendent à mon apparition et commence ma tournée de bisous. Chacun a l'air bien et nombreux sont ceux qui me demandent comment va garçon, évidemment.

Évidemment parce que ce sont mes collègues et qu'ils savent que si je ne suis pas avec eux au quotidien, c'est que je suis avec toi pour quelques mois encore. Évidemment aussi parce qu'il faut bien se dire quelque chose, échanger du connu et toi, tu deviens un bon sujet pour combler une conversation. Je leur raconte comme tu es devenu grand, combien je t'aime surtout.

Je revois des amis-collègues avec lesquelles je papote un brin, mais le plus important, c'est que j'ai la chance de saluer, avec toute l'affection qu'il se doit, N., ma patronne de mes six années au onzième. Elle part pour un poste obtenu à Québec en janvier. Je ne la reverrai donc pas de sitôt.

N. et moi, je peux résumer notre relation par des hauts et des bas, mais toujours dans le plus grand respect. Dès mes premiers contacts avec elle, j'ai senti qu'elle m'avait prise sous son aile et que sa porte me serait ouverte, ce qui fut le cas, bien que parfois, elle trouvait mon intensité professionnelle un tantinet exaspérante. Malgré tout, elle savait que je donne tout ce que j'ai quand je suis au boulot et appréciait cette volonté de mener les choses jusqu'au bout, avec les meilleurs moyens. Elle a su déceler mon potentiel et m'a guidée dans la diversification de mes tâches avec confiance. Surtout, nous en sommes venu à échanger également sur un plan plus personnel, ce qui a fortifié notre complicité.

Elle est partie très vite après notre étreinte. J'avais les yeux pleins d'eau. Elle aussi. Ce sera bien différent sans toi là-bas.

12.08.2010

les petits plus

Il s'intitulait "le mot du mal" et se terminait par la phrase "Tu me manques déjà cher oracle." Entre les deux, une grosse heure et demie de travail d'écriture peaufiné pour arriver à traduire avec le plus de justesse possible cette fameuse ultime séance entre les mains d'A-M l'ostéo. Et puis, parce qu'il semble que le sort veuille me narguer ces jours-ci, tout mon labeur s'est volatilisé dans les limbes virtuelles au moment fatidique de publication. Eh ben.

Pour faire court, le mot du mal parce que toute cette douleur venait sûrement de ma césarienne. Eh oui, encore elle. Encore ce morceau que j'ai de travers la gorge, mais qu'il me faut une fois pour toutes avaler. A-M a libéré de grosses émotions refoulées avec ses mains guérisseuses palpant ma cicatrice, et moi, il m'a fallu tenir bon dans cette marée subite qui m'a secouée littéralement, dents qui claquent et diaphragme compressé inclus.

Bon assez de ça.

J'ai pris la résolution de pondre plus souvent à partir de flashes, alors en voici un joli.

Hier soir, je me rends chez Oa. qui est arrivé au bout de son sel dans sa cuisine. Avec la tempête et toute cette neige, elle est confinée à la maison jusqu'à ce que Oe. ne revienne vendredi. Je lui apporte donc la denrée si importante dans la chimie culinaire, en plus de quelques sablés au chocolat tout juste sortis du four, parce qu'elle aime prendre une bouchée sucrée avec son café. Mais avant de partir, je constate que l'aneth que j'ai acheté ce week-end a jauni. Il m'en faut absolument pour le souper d'aujourd'hui. Je dis à M.: je suis certaine qu'Oa. en a dans son frigo, parce qu'il y en avait dans son bortsch. De fait, lorsque je lui demande, elle en tire de son tiroir à légumes et m'en fourre plusieurs tiges touffues dans les mains avec joie.

Dieu qu'il est bon de se voisiner.

12.06.2010

ramancher

À fleur de peau peut-être parce que je manque un peu de sommeil. Cette fois, ce n'est plus garçon qui me réveille pour boire car monsieur dort assez bien toute la nuit depuis plus d'une semaine maintenant. Non, cette fois, c'est ma lombalgie ressuscitée qui s'installe insidieusement vers minuit pour durer jusqu'à mon réveil avec la douleur d'un poignard qui plonge dans ma colonne à chaque mouvement. Le jour, le mal devient une brûlure dans le rein droit, qui me semble de la petite bière comparé à l'enfer que je porte la nuit.

Ce mal de dos inscrit dans mon corps, c'est une blessure survenue six mois après mon entrée au onzième qui la provoque. À force d'être assise à journée longue, mon dos a bloqué. Après consultation - je n'avais pas A-M l'ostéo dans ma vie à ce moment-là -, il a été déterminé que c'était une lombalgie. Une physiothérapeute m'avait expliqué que dans mon cas, c'était sans doute l'usure d'un disque entre deux lombaires qui causait l'inflammation et que malheureusement, elle était irréversible. Autrement dit, la lombalgie allait me suivre toute ma vie.

Quelques séances de massothérapie m'avait aidée à supporter la douleur irradiante qui revenait périodiquement, mais c'est lorsque je me suis retrouvée entre les mains d'A-M, recommandée par une collègue justement pour cela, que le mal s'est évanoui.

Aujourd'hui, je vais enfin retourner la voir cette magicienne. Je dis "enfin" parce que j'en ai rêvé de cette rencontre qui chassera ce feu que je tolère le jour et ce marteau piqueur qui me vrille le bas du dos la nuit depuis septembre dernier maintenant. Eh oui, mon seuil de tolérance a tenu bon jusqu'à date, mais je suis de plus en plus fragile. La douleur épuise, c'est connu. Surtout lorsqu'elle nous tire du lit au moins une heure depuis deux semaines.

Je mise beaucoup sur cette rencontre parce qu'A-M quitte ensuite pour un congé de maternité. Elle attend sa seconde fille pour février. La mère et l'amie en moi se réjouissent pour elle, mais l'égoïste en moi se sent un peu larguée. Heureusement, ma voisine de l'autre rive J. m'a fait parvenir les coordonnées de d'autres ostéopathes. Je demanderai à A-M si elle les connaît afin de mieux choisir parmi eux parce que je sais que tous ces mois sans tune up, ce n'est plus possible. Pas depuis que je suis passée entre ses mains.

12.05.2010

vanité

Étais supposé avoir une nouvelle bouille aujourd'hui.
Rendez-vous annulé par une coiffeuse malade.
Pleuré des larmes de croco dans les bras de M.
Plus capable de me voir la face dans un miroir.
Besoin de changement.
Ça presse.

12.03.2010

girl power

Mon amoureux m'envoie un lien Internet m'annonçant qu'aujourd'hui, c'est le premier rendez-vous des blogueuses québécoises qui se réunissent pour une conférence intitulée Belles à bloguer. Ah bon, je n'étais pas au courant. Qui sait, peut-être que l'année prochaine, j'y participerai, si le rendez-vous a toujours lieu bien sûr. Et avec moi, celles qui bloguent autour de moi. Je pense à M-H, à J., à M-A, à G. Dis donc, ça fait une belle brochette.

12.02.2010

fils de mélomanes un peu zozos

Quand on chante Tête pointue (mains sur la tête), Chapeau piquant (mains comme des oreilles de lapin), garçon est tout sourire. Souvent pendant sa journée, il va mettre les mains sur la tête pour nous interpeller par une envie de mélodie. C'est son papa qui a inventé ce petit jeu musical.

Moi, j'ai une chanson très simplette que j'aime lui offrir aussi quelque fois dans la journée, quand mon coeur déborde d'amour pour lui, particulièrement au petit matin lorsque nous nous réveillons, qu'il me semble qu'il y a longtemps que je ne l'ai vu et que ses cheveux sont tout ébouriffés par toutes ces heures de sommeil.

Oh-oh Papy
I love you Papy
And you're so beau-ti-ful (longue pause)
I love you ve-ry much (encore une pause)
And you're my beautiful boy
Yeah you're my beautiful boy
I love you, I love you (en fade out)

Il danse aussi. Depuis que les journées raccourcissent et que nous ne pouvons plus aller au petit parc après le souper, son papa a établi un rituel: écouter de la musique qui fait bouger le popotin dans le bureau où ses baffles crachent de bons beats. Dernièrement, c'est le dernier Kanye West qui provoque chez Bo. l'entrain nécessaire pour rebondir.

Je crois qu'il porte en lui le piknic électronik de l'été de ma grossesse pleine de lui qui avait, ce jour-là précis, six mois de formation derrière la cravate, ce qui ne m'a pas empêché d'onduler aux rythmes sous le soleil. Sans parler de tous les airs qui animent constamment le paradis. Garçon est si baigné de musique que je crois que nous développons sa dépendance. Une addiction heureuse s'il en est une.