orphelins de l'Éden

6.29.2009

parce que j'ai dit oui

Hier matin à mon réveil, j'ai tout de suite remarqué la buée recouvrant tout un pan de la porte patio. Curieuse de comprendre le pourquoi de cette vapeur d'eau posée sur cette surface, je me suis approchée pour apercevoir le décor enchanteur d'une aube baignée par une brume dense. Les mots de Lc., ma guru de photographie, ont résonné dans ma tête: la brume donne de la perspective. J'ai regardé le cadran sur le poêle indiquant environ 6 h et j'ai décidé de me laisser-aller au plaisir d'aller chasser des images dans le grand parc à deux pas du paradis avant de partir pour le onzième.

Chaussée de mes bottes de pluie, de mon imperméable et de vêtements confortables, munie de mon appareil, de mon trépied, de mon échelle de distance pour faire des hyperfocales et de ma lingette pour nettoyer l'oeil de ma lentille, je me suis dirigée vers le vaste îlot de verdure. Dans cet espace vert urbain, il y a un lac artificiel, des arbres encore chenus parce que jeunes plantés dans les aires ouvertes, mais surtout, il y a la forêt, quelques centaines de mètres carrées, située aux quatre coins du périmètre de cet oasis de tranquillité où les marcheurs et le joggeurs viennent fouler les rubans d'asphalte.

Suivant mon instinct, je me suis d'abord laissée charmer par l'étendue d'eau. Le bassin aux courbes bordées d'immenses pierres était lui aussi recouvert de ce brouillard laiteux. J'ai pris un temps fou pour placer mon trépied au bon endroit, soit à environ un pied et demi d'une herbe aquatique, afin de réaliser un tableau selon la technique de l'hyperfocale, qui consiste à donner un effet de profondeur tout à fait particulier à un plan. Donc en avant-plan, de longues tiges, une roche grise, et au loin, les ombres d'arbres bordant les rives. Après de nombreux ajustements de toutes sortes, j'ai enfin appuyé sur le déclencheur et tenter d'estimer le résultat sur le minuscule écran de mon appareil. Tout me semblait réussi. Alors j'ai empaqueté mes petits, en route pour cette prochaine image qui m'attendait quelque part.

Suivre son instinct, c'est changer d'itinéraire quand un autre l'attire subitement, pour aucune raison précise, quand le but fixé au préalable est supplanté par une nouvelle idée qui surgit là et maintenant. Se laisser guider. Alors plutôt que de me diriger vers le petit pont, j'ai bifurqué dans une touffe de forêt en apercevant la bouche d'un sentier à ma gauche. Au début, une poignée de moustiques se sont jetés sur moi, viande fraîche au sang chaud. J'ai relevé ma capuche, certaines que leur appétit finirait par passer.

Il faut comprendre que St-Hubert-on-the-beach est une municipalité érigée sur une zone marécageuse et que ce parc immense n'était encore il y a quelques années, qu'une preuve de cet état géologique. M., qui a habité ici toute sa vie, m'a raconté qu'enfant, cet espace était un marais inexplorable.

Alors dans cette forêt, les sentiers sont boueux et par endroits, poursuivre son chemin veut dire perdre une botte par effet de succion. À ce point-ci de mon exploration, celui du cul-de-sac forcé, une horde de maringouins m'assaillaient littéralement, facilement une cinquantaine, car qui dit zone humide dit prolifération d'insectes au dard siphonneur. Dans un effort bouddhiste, j'ai tenté de me transformer en matière nullement alléchante pour ces animaux voraces, quelque chose comme une pierre rêche par exemple, mais sans succès. Déterminée à sortir de cette arène où je ne cessais de mouliner les bras pour chasser les bêtes qui voulaient me piquer jusque dans le yeux, j'ai remarqué deux troncs lovés dans un éclairci et ma mission de saisir des images a subitement pris le dessus. De force et de misère, j'ai réajuster tout mon attirail, mais cette fois-ci en balayant sans cesse ma peau convoitée par les minuscules volatiles persévérants. J'ai saisi l'image, emballé mon équipement à la hâte et pressé le pas jusqu'à la bordure de la forêt. De retour dans l'aire ouverte, j'ai remarqué une immense enflure sur ma main droite, là où deux seringues vivantes étaient venues se poser simultanéement pour tirer mon hémoglobine avant que je ne les chasse.

Dans le parc, il y a un très haut monticule. À toutes les Saint-Jean-Baptiste qui passent, il se fait raser la tourbe de sur le dos par les piétinements des citoyens qui cherchent le meilleur siège du site pour assister au traditionnel spectacle. Désireuse d'apprécier la vue de ce décor typique d'une toile de Turner, je me suis hissée au sommet de cette élévation. De là, des rangées d'arbres à ma gauche m'ont interpellée et la voix de Lc. m'a dit: la répétition dans un plan est intéressante puisqu'elle ajoute de la perspective. Décidément, cette notion de perspective était mon leitmotiv de cet exercice spontané.

Re-trépied, re-cadrage, re-bidouillage des ouvertures de diaphragme pour saisir la lumière parfaite. Au final, ce sont de nouvelles pousses au vert tendre parées de perles d'eau greffées à un tronc tronqué cruellement, mais toujours debout à deux pas de mon plan, qui ont donné le meilleur résultat photographique de ma chasse. Mais ce n'est que de retour à la maison que j'allais le constater.

Pour rentrer, je me suis finalement dirigée vers le petit pont et juste avant de l'enjamber, je me suis fait encercler par le vol gracieux et rapide d'hirondelles à la robe bleutée et à la queue en arc pointu. Figée par la beauté de ces oiseaux que je rencontrais pour la première de ma vie avec autant de proximité, j'ai contemplé toute la chance mise à ma disposition pour que je la saisisse et qu'elle m'éblouisse. Nous sommes les artisans. À nous de nous amuser.

6.27.2009

moteur de vie

Du temps. Combien précieuses ces heures qui s'écoulent, pour ne pas dire qui déboulent. Surtout une journée où huit heures sont consacrées au boulot, en plus d'une pour le déplacement et d'une autre nécessaire à ma préparation au petit matin. Dix heures déjà. Mais bon, temps pour lire un peu tout de même quelques articles dans le Voir, temps aussi pour venir ici et écrire.

Je comprends de plus en plus ce symptôme social de décrochage. Le burn out. Au travail cette année, deux collègues s'en sont tapé un, sans compter de nombreux autres qui ont quitté pour quelques semaines de maladie. Du temps pour récupérer j'imagine. Du temps pour se préparer à nouveau à suivre le rythme pour quelques années, tout d'un souffle.

Je comprends aussi ceux qui décident tout bonnement de ne pas embarquer dans le train. Ceux qui s'installent sur le bord des rails, peinards, pour faire leur petite affaire, en marge de l'ensemble. Bien sûr, ils ne disposent bien souvent pas du même pécule que les pratiquants du rythme effréné, mais ils acceptent le principal désavantage de leur grand avantage en s'ajustant à une échelle de consommation souvent plus réaliste.

Pour tout dire, après une journée comme aujourd'hui, je me mets au lit assommée d'une fatigue dont je suis fière. Je donne tout ce que je peux à chaque jour qui passe. Quand l'énergie baisse, j'ai compris qu'il me faut ajuster la quantité de briquettes de charbon à jeter dans l'engin pour diminuer la vapeur. Surtout depuis que bébé Bo. m'insuffle le laisser-aller qui me venait beaucoup moins naturellement avant son apparition.

En véritable adepte de la discipline, je comprends que le fruit de mon labeur ne dépend que de moi et de mon entrain à la tâche. Quand je parle de fierté, c'en est d'une empreinte d'humilité. Je suis reconnaissante de posséder toutes les ressources intérieures qui m'aident à me relever les manches et à entreprendre chaque nouveau jour. Je sais que l'amour a beaucoup à voir avec ma capacité à m'adapter aux différentes besognes. Cette paix du coeur libère ma tête et la dispose à se concentrer sur le moment présent. Béni soit l'instant heureux. En lui, je suis au meilleure de ma forme.

6.25.2009

je suis oasis

Au début de la semaine, écrasée de tout mon long sur le divan orange, je me suis autoproclamée dromadaire. L'animal efflanqué aux membres longs, mais à la bosse dodue et pleine, est à présent mon cousin. Je suis bel et bien une bête gravide et quelques regards magnétisés par mon bedon tout rond me confirment que je fais partie d'une catégorie à part de l'espèce. Je suis de ces spécimens qui portent le fruit de la reproduction en temps réel.

Quand je regarde ma silhouette dans la glace, je me trouve aussi des airs de femme Africaine. Je vois déjà ma soeur B. sourire, elle qui m'avait justement rappelé que je ne suis pas une femme du chaud continent quand je lui ai parlé de mon intention de faire du portage le plus souvent possible avec bébé Bo., comme j'avais vu des Togolaises le pratiquer tout en vaquant à leurs tâches. Je crois que c'est le port de mon corps qui me rapproche de ces soeurs à la peau noire. Son allure svelte me semble encore plus évidente chargée d'une grossesse en progression.

Bientôt, je ressemblerai aussi à ces Asiatiques qui se promènent avec une ombrelle pour se couper de l'Astre qui bronze les bouts de chair soumis aux rayons ultraviolets. Dans mon cas, ce ne sera pas pour pouvoir me pavaner socialement par la suite et proclamer ma supériorité sur d'autres par la seule teinte de ma peau, dans mon cas, ce sera pour me promener à l'abri d'une ombre créer artificiellement afin de me protéger d'une insolation. Parce que ce midi, Dieu sait que la chaleur et l'éclat solaire m'ont accablé en un rien de temps. Ma soeur G. m'avait bien averti que mes marches allaient changer de rythme arrivée la saison chaude. Les mains enflées et le pas balourd, j'ai suivi les couverts des arbres et bâtisses en me promettant de remédier rapidement à ma nouvelle situation parce que la marche sera mon moyen de mise en forme le plus longtemps possible d'ici le jour J.

Pour tout dire, je suis une femme universelle. Une femme il me semble pour la première fois de ma vie.

6.24.2009

emblème

6.23.2009

franc-parler

Dans l'autobus ce matin, j'ai eu une bouffée de nostalgie à l'idée qu'il y a quinze ans, à pareille date, je marchais dans les couloirs de mon école secondaire, mes pieds s'accrochant aux centaines de feuilles jonchant le sol, jetées là par des élèves heureux de vider leur casier en fin d'année scolaire. Les examens terminés, l'été pouvait enfin commencer et avec ce début grandiose, sonnait le glas de la Fête Nationale. Je me suis souvenue de cette année de mes quatorze ans où, avec mon amoureux Tr. et des amis à lui, nous avions déambulé pendant le jour férié dans les rues animées de festivités de quartier dans les environs du boulevard Côte-St-Luc pour aboutir dans le sous-sol d'un des compères à boire du Jack Daniel's. Pas une bonne idée quand on a l'estomac qui ne supporte pas bien l'alcool, mais que voulez-vous, si jeunesse savait...

Vingt minutes plus tard, en marchant vers le onzième, j'ai repensé avec étonnement au fait que je suis si attachée au Québec, et que dans mon identité, cette part connectée à la Belle Province prenne autant de place. Surtout que d'origine, je sois pourtant Franco-Ontarienne. En fait, si je suis fière d'être citoyenne de la province de la loi 101, c'est sans doute parce que je suis si amoureuse de la langue française, point à la ligne. J'habite la région montréalaise depuis mes neuf ans, j'ai grandi auparavant dans une famille francophone bien que basée dans un village ontarien, mes grands-parents qui ont leurs racines dans le Comté de Prescott-Russell situé dans l'est de l'Ontario ont vécu toutes leurs vies en parlant le français. Ma famille est francophone depuis des générations et je souhaite léguée à mes enfants cet amour de cette langue si riche quand elle est bien parlée et bien écrite.

Honnêtement, j'ai peur pour la langue de chez-nous. À voir les technologies inciter les utilisateurs à trouver des raccourcis qui tronquent les mots, qui martyrisent les structures de phrase, à apprendre que les nouvelles grammaires ont décidé d'aplanir l'usage en soustrayant de nombreux accents, trémas, signes de ponctuation pour faciliter la mise en application, je me dis que nous perdons, avec toutes ces concessions, la force et la beauté de la langue, qu'avec ce nivellement par le bas, nous hypothéquons la richesse de notre héritage, mais aussi de notre futur en tant que peuple. Les francophones ne doivent pas diminuer la mise en pratique de leurs communications. Aucun peuple ne devrait se satisfaire de si peu parce que je crois que le langage structure la pensée. Conséquemment, si nous visons une langue facile et simpliste, notre structure mentale écopera elle aussi. La diversification du vocabulaire ne devrait pas être le seul apanage de l'élite qui a gardé le nez dans les bouquins. Elle devrait être un outil pour se dépasser en tant qu'êtres humains conscients que la liberté, c'est de savoir s'exprimer.

6.21.2009

liens de sang

La plus longue journée de l'année et avec elle, une semaine toute ensoleillée. Je le sens beau et chaud cet été. Nous verrons bien si mon petit doigt dit vrai.

Le père de M. est venu accompagné de son amoureuse ce matin pour bruncher. La soeur de M. y était aussi, un peu crevée par son quart de travail la veille à l'hôpital qui s'est étiré sur seize heures. Elle est restée lorsqu'ils sont partis pour aller préparer leur propre réception prévue pour ce soir. Avec son frérot, elle a arraché les couettes de mauvaises herbes recroquevillée en boulette, en équilibre sur ses talons. Ils étaient beaux à voir tous les deux, à jaser de tout et de rien, complices. Je me suis fait la réflexion que la richesse d'une fratrie n'a pas d'égale. Chez ma mère hier, tous réunis pour un bis - terme franco-ontarien pour désigner une corvée commune -, nous avons rencontré M-C, une amie de la fille de l'amoureux de ma mère. Puisque nous nous rencontrions tous vraiment pour une première fois, mes soeurs, moi, le garçon et la fille de Jc., l'amoureux de ma mère, il a beaucoup été question de famille et de souvenirs d'enfance. M-C, qui est aussi l'amoureuse de Rm., le fils de Jc., est une enfant unique. Elle nous avoua que ce n'est que maintenant qu'elle est une jeune adulte qu'elle commence à sentir le vide de ne pas avoir de frère ou de soeur.

Pendant ce temps, je profitais de la présence de mes deux soeurs: B. revenue de Hong Kong pour la belle saison et G. Avant que les enfants de Jc. n'arrivent, nous avons passé un peu de temps toutes les trois accroupies autour d'un îlot plate-bande qui avait terriblement besoin de se faire désherber. Rapidement, comme si nous nous étions vues toutes les trois la journée d'avant seulement, nous avons repris le fil de conversation, passant d'un sujet à l'autre avec bonheur et naturel. C'est un véritable trésor cette proximité toute simple que nous avons su cultiver malgré les périodes creuses de nos vies qui nous ont séparées pendant quelques années.

Je me souviens d'une époque où je disais que je voulais avoir au moins trois enfants. Je me voyais même être mère de cinq si c'était possible. J'aimais cette idée de groupuscule impliquant une foule de dynamiques qui mèneraient inévitablement à l'apprentissage par expériences, un genre de microcosme autonome. Avec M., je ne pense pas que nous nous multiplierons jusqu'à ce nombre. Lui imagine le duo parfait à ses yeux: un petit garçon et une petite fille, comme ce qu'il a vécu. Comme ce que j'ai vu cet après-midi, réunis et heureux, malgré les périodes creuses de leurs vies qui les ont séparés pendant quelques années. Frère et soeur à tout jamais. Pour le meilleur et pour le pire, mais le meilleur surtout.

6.19.2009

progéniture

J'avais pourtant touché du bois. Depuis les quatre derniers jours, la brume migraineuse s'impose par mini-bouffées, pas assez sérieusement pour me paralyser tout à fait, mais juste assez présente pour me tenir aux aguets et me draîner un peu plus rapidement dans le cours de ma journée. Je me disais que ce devait être parce qu'en plus d'avoir une semaine hyper chargée dans l'organisation du quotidien à cause des mid-shifts, j'ai donné plusieurs blocs de formation ici et là. Mais ce matin, j'ai compris d'où pouvait originer cette brume en lisant la liste d'ingrédients composant mon jus du petit-déjeuner. Voyez-vous, hier soir en écoutant l'émission Une pilule, une petite granule à Télé-Québec, j'ai en appris davantage sur les colorants retrouvés dans les produits alimentaires. Curieuse de voir s'il y en avait dans le jus que nous choisissons de boire, j'ai donc scanné la liste de ses ingrédients. Dans cette mixture brassée par Oasis, il y a du colorant naturel, le meilleur type puisqu'il provient d'une source naturelle, dans ce cas-ci il était question de bêta-carotène ou provitamine A retrouvée dans les fruits et légumes à la chair orangée. Arrivée au bout de la liste, il y avait la mention "contient ingrédients de soya et de poisson". Bien sûr, que je suis bête: "jus de fraise et kiwi, un délicieux cocktail de jus de fruits avec huile de poisson encapsulée" qu'il est écrit tout petit sur le contenant de carton. J'avais particulièrement choisi de commencer à boire ce jus en début de grossesse justement parce qu'il était enrichi en AEP/ADH de source marine et que je pensais alors que cet aliment contribuerait au développement du cerveau de bébé. Pour varier un peu, je ne l'avais pas acheté depuis trois semaines, mais voilà que cette semaine, j'en ai bu un verre à tous les matins. Vigilance, vigilance, vigilance.

Je tiens à remercier les auteurs des bons mots à propos de la belle nouvelle qu'est la venue de Bo. dans nos vies. On peut dire qu'il profite déjà d'une belle vibration communautaire. M. a d'ailleurs commencé à penser à son cercle d'amis. Bien sûr, notre garçon profitera de ses cousines et cousins. D'ailleurs, je suis heureuse que ma soeur B. ait pris la décision de devancer leur arrivée de trois grosses semaines. Je la verrai donc demain, elle et ses magnifiques enfants, ma princesse d'Em. et mon bambam de Wiwi, qui sont chez notre mère depuis mardi soir. Notre soeur G. a présenté son fils Lc. à B. il y a deux jours et il paraît qu'elle l'a couvert de bisous pour se reprendre de tous ses mois loin de lui. De voir les trois enfants jouer ensemble sur des photographies prises ce jour-là me fait réaliser à quel point notre famille change et grandit. Ses rangs se renouvellent drôlement ces derniers temps. Avec Bo., ça fera un beau petit troupeau très bientôt. Et puis, il y a les autres qui viendront sans doute s'ajouter. La multiplication des pains.

Mais pour en revenir à M. qui pense déjà aux amis de Bo., il a aussi mentionné Mt., le fils de nos anciens charmants voisins, et même Z. le petit-fils de nos voisins d'à côté né il y a un peu moins d'un an. Il remarque aussi toutes les poussettes promenées sur la rue et il est heureux de savoir que tu auras des complices dans ton quartier. Moi, je ne peux m'imaginer meilleur papa pour toi. Papa qui te salue matin et soir, papa qui s'est assuré que tes oreilles ne souffriraient pas de notre petit tour au piknic électronik dimanche dernier, papa qui force maman à se calmer le gros nerf parce qu'elle a tendance à vouloir en faire trop. Oh, tout l'amour qui t'attend.

6.17.2009

ici, vous voyez son pénis, et là, son scrotum

C'est à quatre mains - en fait à deux coeurs débordant de joie - que nous tenons à te présenter officiellement comme un garçon cher petit être. Ton papa a vendu la mèche de ton prénom, mais à partir de maintenant nous te désignerons comme Bo. Nous sommes tous les deux complètement crevés, mais puisque tu liras ces lignes plus tard et que la fatigue de fin de journée fera bien piètre figure devant tout le poids de l'importance de l'annonce de la nouvelle de ton sexe, nous tenons à te dire à quel point nous sommes heureux de te connaître tellement plus tout à coup. En sortant du département de radiologie, ton papa t'a fait un "high five", t'imaginant sans doute comme son plus grand complice. Nous t'aimons depuis toutes ces semaines que nous te portons et à partir d'ici, le plus beau des sentiments du monde aura une cible plus précise.

Bisous énormes,

Papa M. et maman Ludivine

6.16.2009

dévoilement

Pour la première fois de ma grossesse, quelqu'un m'a offert aujourd'hui de me céder sa place dans l'autobus bondé. Il faut dire que mon bedon "proémine" de plus en plus, surtout que depuis ces quelques jours de beau temps, des pelures sont tombées, le découvrant du coup dans toute sa rondeur qui pousse à vue d'oeil. Je ne compte plus le nombre de commentaires des collègues à ce sujet depuis la semaine dernière. Beaucoup disent "ah, enfin on l'aperçoit" et la plupart s'entend sur le fait que ma grossesse ne paraît pas encore énormément considérant que j'en sois à cinq mois et demi. Moi je leur dis que c'est parce que je leur ai révélé la venue de petit être tellement tôt qu'ils ont l'impression que je devrais déjà être sur le point d'accoucher.

D'ailleurs, c'est demain matin qu'en plus de connaître ton sexe, nous nous verrons confirmer où j'en suis dans ma gestation puisqu'ils prendront toutes sortes de mesures pour s'assurer que tout se déroule normalement. Bien que je sache que tout se déroule normalement. Comme un charme, surtout depuis que les terribles migraines semblent être choses du passé (oui, oui, je touche du bois).

Et pour en revenir à la détermination de ton sexe, je peux parler du grand jour. Bien que tu sois avec nous depuis le premier jour de mars dans nos coeurs, ce fameux dimanche où nous avons vu apparaître les deux traits roses sur le bâtonnet, c'est demain que nous pourrons enfin t'appeler par ton nom et penser à toi de manière plus précise. Petit être deviendra fille ou garçon.

À ce sujet, les théories fusent. La majorité pourtant nous prédit un garçon. L'explication principale de l'assurance décelée chez plusieurs prophétesses - seules les femmes semblent se laisser aller à ce genre d'approximations basées sur des croyances populaires -, c'est que mon ventre est haut, ferme et pointu. Selon les mêmes théoriciennes, ma taille serait enrobée d'un pneu grassouillet si je portais une fille . Mais à toutes théories, il y a des détracteurs, et une collègue m'a affirmé hier que sa fille qui a accouché récemment d'un garçon avait la fameuse physionomie rondelette habituellement associée au port d'une fillette.

Demain, nous serons fixés comme on dit.

Je continue à penser que bien que je sois une personne intuitive, il m'est fascinant de constater à quel point je n'ai aucune espèce d'idée sur ce que nous réserve le résultat de l'échographie. M. et moi, nous n'avons pas de feeling à proprement parler. Et même si une tireuse de cartes m'avait prédit un garçon pour mes 32 ans, une autre a convaincu ma belle-soeur que ce serait une belle grosse fille qui naîtrait de mes entrailles après mon anniversaire.

Bref, tout ce que je veux que tu comprennes petit être, c'est que ta maman grossit, qu'elle pourra très bientôt cesser de parler de toi comme d'un être imprécis et que quoi que nous révélera l'image demain matin, nous serons à tout jamais transformés. Demain, ce sera ta première naissance.

6.14.2009

tuyau

Quand je découvre un petit bijou d'endroit gourmand, j'aime partager mon secret. Alors voici: le Résident situé en amont de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours vaut le détour. Pour des prix d'amis, vous mangerez comme des rois des plats originaux et superbement maîtrisés, composés d'associations d'aliments des plus intéressantes, comme cette salade colorée au melon d'eau, fêta et poivrons oranges et jaunes, décorée d'aneth et rehaussée par une réduction du jus du fruit rose et de basilic. La carte est un peu succincte, mais il y a fort à parier que vous trouverez quelque chose qui vous fait envie. Faites-vous plaisir et ne craignez pas d'être au mauvais endroit lorsque vous apercevrez toutes ces tables vides. C'est triste je vous l'accorde, mais c'est un nouveau venu dans l'arène des tables qui doivent charmer les touristes. Je vous garantis une expérience culinaire pas piquée des vers du tout et au risque de me répéter, vous n'aurez pas à y laisser votre chemise, loin de là. Je crois que c'est maintenant ou jamais de profiter de l'anonymat de l'endroit. Avis aux intéressés donc et bon appétit.

6.13.2009

notre booster

Six ans de relation. Nos noces de chypre, et bien qu'il soit ici question du parfum à base de bergamote et de santal, je me permets tout même de vous livrer une jolie information à propos de l'île d'où viendrait d'ailleurs le nom de cette effluve. On dit que nul autre que la déesse de l'Amour, Dame Aphrodite, serait née de l'écume de la mer se frassacant aux pieds du Pentadactylos de l'île méditéranéenne, un rocher dont la forme aurait été donnée, selon la légende, par une main de titan qui aurait arraché son sommet afin de le jeter à la mer.

De retour à notre réalité, je suis allé chercher au petit matin des croissants et quand mon amoureux s'est réveillé, je me suis glissée nue près de lui. Visite de la déesse de l'Amour. Après ces quelques années de complicité, nos corps s'aiment toujours autant. D'ailleurs, ils se sont encore laissés aller à l'intimité après le dîner et détendus, nous nous sommes endormis pour une sieste de début d'après-midi. Aujourd'hui, je souhaitais la journée relaxante. Pas de ménage, pas de course. Tout ça ira à demain. M. tond le gazon pendant que je suis installée dans la pièce orange, mais nous ne sommes pas pressés par le temps et monsieur prend un bon bain de soleil, pendant que de mon côté, je me fais plaisir à écrire.

La cerise sur le sundae de notre journée, c'est le spectacle que nous allons voir ce soir sous le chapiteau bleu et jaune dans le Vieux-Port. Mon tout premier du Cirque du Soleil. Ovo. Oeuf. Foetus. Petit être. Bien sûr que ta présence égaye notre célébration. Ton papa te salue à tous les matins et moi, je te sens barboter de plus en plus en nettement sous mon nombril. Poisson qui gigote. Notre union, tu la soudes de façon fantastique ces temps-ci.

Parce qu'il est vrai que je suis terriblement amoureuse de M. Notre relation est plus que jamais empreinte de tendresse et de respect. Nous sommes légers, soulagés sans doute. Nous apprécions chaque jour qui passe tout en pensant à ce que nous serons tout prochainement. Une petite famille en amour. J'ai foi que petit être apportera une nouvelle dimension à notre couple. Dans un an d'ici, nous serons encore plus épanouis. Éblouis par ce témoignage ultime de la force de la vie.

6.11.2009

toute la sainte journée

M. dit qu'il a les oreilles rouges. Moi, je dis que j'ai les cellules grises en purée. En résumé, c'est tout un jeudi qui tire à sa fin.

De mon côté, ça été une journée feu roulant au onzième pendant laquelle j'ai à peine décollé les yeux de mon écran. En plus, c'est aujourd'hui qu'une des patronnes m'a livré mon évaluation, tout à fait positive soit dit en passant, à l'exception d'une petite mention comme quoi je pourrais apprendre à laisser aller un peu plus lorsque la tension monte dans la salle de boulot. Sinon, Ludivine est un atout au département. Eh bien, merci beaucoup que j'ai dit avant de signer le document pour confirmer ma satisfaction de ces belles formulations.

Pour ajouter un autre élément stimulateur de méninges, j'ai aussi eu une conversation avec notre conseillère en finance à propos de notre hypothèque en matinée et une autre avec un de ses collègues à mon retour du boulot, et une troisième avec un conseiller d'une autre caisse que nous avons rencontré mardi soir dernier parce que nous pensons peut-être rapprocher notre gestion financière du paradis. Bref, beaucoup question de chiffres, de possibilités, de projections, de scénarios et pour l'instant, aucune finalité. Sans parler de la conversation à bâtons rompus à ce sujet avec M. entre chaque coup de fil. Pas matière à repos après ce bloc de travail assez drainant merci.

Mais sinon, j'ai aussi eu une belle conversation avec ma grand-mère. Nous avons échangé des nouvelles et nous en sommes venus à parler de la venue de petit être et d'une célébration pour souligner cet événement et je lui ai avoué que M. et moi ne savions pas encore si nous voulions un baptême selon le rite catholique. Elle a été déçue évidemment, mais après que je lui ai rappelé que Dieu avait une grande importance dans ma vie - ce qu'elle sait puisque nous faisons souvent référence à Lui lorsque nous parlons l'une avec l'autre -, et que pour moi, nul besoin de passer par le cadre rituel par l'église pour confirmer cet état de fait. Petit être est déjà en Lui.. Et si un jour notre enfant désire se marier en blanc, il pourra très bien le faire en se consacrant à chacun des différents sacrements qui lui seront nécessaires alors. Ma grand-mère a compris et elles nous aiment. Elle respectera notre décision. Je l'ai remercié chaleureusement pour son ouverture d'esprit, la voix pleine de trémolos. Elle est importante dans ma vie et je n'ai pas envie de lui causer des soucis, mais tout à la fois, je préfère être honnête avec elle et la préparer à une telle éventualité. Petit être aura deux marraines quoi qu'il en soit et nous le fêterons l'été suivant sa naissance, lorsque ma soeur B. et toute sa famille seront de retour parmi nous.

Une autre conversation m'a aussi fait un bien immense. Maman m'a rassuré à propos de quelque chose qui me tracassait ces jours-ci et je l'ai chaudement remercié de m'épauler.

Pour terminer, je peux dire que cette journée épuisante m'a offert un souper exquis. Je me suis régalé de tournedos de boeuf tendres, de patates rôties à point et d'asperges aux pointes mauves délicieuses. M. et moi avons reçu hier soir notre première commande de viande de la Ferme le Crépuscule et je crois que nous adopterons cette nouvelle habitude de faire le plein de notre congélateur de chairs biologiques une fois le mois. Si vous vous rendez sur le site Internet de la ferme vous découvrirez comment procéder si ça vous intéresse.

M. m'attend. Nous allons marcher dans le grand parc avant de nous mettre au lit. L'air nous rechargera les batteries, histoire de dormir la tête tranquille.

6.09.2009

mémoire moléculaire

M. dit que Nougat le gros chat sent bon. Il plonge son visage dans la peluche de son cou et il aspire cette douceur. Il me fait penser à moi, quand je plonge mon visage dans son cou à lui pour me remplir de son odeur, celle que mon instinct étiquette à tout coup "mon homme". Il paraît que l'odorat est le plus primitif de nos sens. C'est un jeune homme intellectuel engagé dans des études supérieures à l'université à l'époque qui m'avait expliqué le merveilleux monde aboutissant à l'épithélium olfactif pendant un party assez bruyant soit dit en passant. Il m'avait fallu tout mon petit change pour saisir tous les fascinants détails de sa vulgarisation livrée spontanément sur le sofa trop moelleux, verre de vin à la main. Ce dont je me souviens, c'est de lui avoir raconté qu'un vieux souvenir m'était revenu de façon terriblement vive quand j'avais bu un jus de pomme et framboise acheté au hasard de ma soif un jour anonyme pendant mon adolescence. À la première gorgée, je m'étais retrouvée projeter dans ma petite enfance, pareil que si je venais de franchir le temps sur le dos de la vitesse supraluminique. Le jeune homme à la blonde tignasse et aux lunettes rondes me confirma le lien évident à faire entre l'odorat et le goût, le phénomène de l'olfaction rétro-nasale.

Bref, tout est immensément captivant si on s'y colle un peu l'intérêt dessus. Ou le nez, selon.

6.07.2009

dans la toile

Dimanche matin sur ce coin de terre, mais pour mes anciens charmants voisins, ce jour mettant fin à la semaine se termine. Ils sont en Malaisie et avant ça, ils étaient en Thaïlande, et puis avant encore, quelques semaines au Vietnam, sans compter leur arrivée sur le continent asiatique à la capitale thaïlandaise.

Depuis début avril qu'ils voyagent avec Mt., leur poupon qui avait deux mois lorsqu'ils sont partis pour un périple qui allait durer jusqu'au début de l'année scolaire en septembre. Une idée de fous penserons la plupart, mais pour eux, pour ses êtres aux esprits ouverts et positifs, c'était le moment idéal. Ps. a pu bénéficié de son congé de paternité et combiné à son congé pour l'été étant un enseignant, c'était parfait, J. de son côté bénéficie bien sûr de son congé de maternité, et bébé Mt. quant à lui a tout l'amour qu'il aurait eu s'ils étaient tous trois demeurés ici, toute la nourriture nécessaire par les seins de sa maman, toute la sécurité par l'expérience de ses parents voyageurs qui n'en sont pas à leurs premières aventures et rassurez-vous, toute la petite famille a été vaccinée avant de quitter notre civilisation aseptisée pour se rendre là où les moeurs sont différentes.

Le plus beau - et c'est tout à fait égoïste de ma part - c'est que J. et Ps. ont décidé de créer un blogue avant de quitter leur demeure afin de permettre aux parents et amis de suivre leur aventure à trois. Avec leur permission, je vous fais le cadeau du lien qui vous permettra d'aller à la rencontre de ces êtres heureux, curieux, aux esprits allumés, pour suivre leurs pérégrinations. Leur aventure est autant photographiée que mise en mots et d'un message à l'autre, l'auteur varie de Ps., historien dans l'âme, à J., la globetrotter philanthrope. Vous apercevrez Mt., leur adorable garçonnet à l'air satisfait comme je ne cesse de leur dire. Cet enfant est zen, nul doute là-dessus.

Je ne vous cacherai pas qu'ils sont pour moi et M. une source d'inspiration puisqu'ils mettent en pratique quelques idées que nous allons vouloir explorer avec petit être, comme le portage, le cododo et le concept bébé pas de couche. Mais rendez-vous sur leur blogue si vous voulez en apprendre plus et n'oubliez que leur aventure a débuté le 13 avril, lorsqu'ils sont arrivés à Bangkok.

www.matteovoyage.canalblog.com

Vous verrez, ils sont vraiment charmants.

6.05.2009

à mi-chemin

Demain petit être, nous nous engageons ensemble dans la vingtième semaine de fusion, toi dans moi, qui pousse. Mon bedon s'arrondit drôlement et ton papa prend goût à poser ses mains sur ton dôme. D'ailleurs, il t'a senti papillonner hier soir à l'heure de notre coucher pour sa toute première fois. Il a placé sa paume froide sur mon bas-ventre et avec un peu de patience, il t'a appelé à lui. Un beau moment de communication.

Il y a quelques semaines, j'ai cru te sentir bouger en décrivant ce que je pensais être tes mouvements comme des douleurs menstruelles. En fait, Dr. C. m'a confirmé que ce j'ai dû ressentir plutôt, c'était mon utérus prendre de l'expansion. Maintenant, je perçois tes effleurements réellement, mais ils sont encore bien timides. Monsieur le docteur dit que c'est cette semaine que tu devrais te manifester davantage et plus régulièrement. Il m'a aussi encouragé à essayer de vaincre mes maux de tête en coupant les poissons et les crustacés de mon régime si je croyais que le lien était le bon. Je l'aime ce toubib baba cool.

Dans deux semaines, le 17 juin plus précisément, nous saurons enfin si tu es une petite fille ou un petit garçon. Bien sûr, il se pourrait que tu nous caches ton sexe sur l'écran, mais j'ose espérer que nous ne nous fera pas le coup. Ni ton papa ni moi n'avons une intuition de la surprise que tu nous réserves. En fait, nous n'y pensons pas outre mesure puisque nous serons également heureux que tu te révèles un petit Br. ou une petite Cm., parce que oui nous avons déjà choisi ton prénom pour l'une ou l'autre éventualité. Et aux gens qui me demandent si je veux connaître ton sexe, je réponds que ça fait trente-et-un ans que j'attends de le savoir alors oui, je le veux.

De t'avoir autant attendu nous amène à remercier le ciel régulièrement. Les inquiétudes sont derrière nous et même si je sais bien que les premiers temps après ta naissance seront ceux d'un ajustement majeur, j'ai confiance, tout comme ton papa, que tout ira pour le mieux. La peur n'a plus d'emprise depuis que nous l'avons combattue avec détermination. Pour nous, pour toi, nous voulons entrevoir cette nouvelle page de nos vies avec les yeux du coeur. Enfanter fait partie de nous depuis la nuit des temps.

6.04.2009

du bonbon

Je me suis fait un cadeau. Un cadeau qui me revenait depuis mon dernier anniversaire. Depuis tous ses dons que mes proches m'avaient offerts en prévision de l'achat d'un objectif plus intéressant que le classique 18-55 mm pour mon D40. Et parce que je ne voulais pas monter mon appareil avec n'importe quoi, j'ai d'abord commencé par faire des recherches sur le net pour tenter de comprendre les spécificités de différentes focales possibles, mais comme pour beaucoup de choses, j'ai vite compris que pour aller au fond de cette science, mieux me fallait attendre de suivre le cours de photo et d'avoir l'opinion d'un professionnel à ce sujet. Dans ce cas-ci, Lc. a joué le rôle de cette personne clef et voilà que la semaine dernière, j'ai passé la commande que j'ai déballée hier soir. Une belle boîte Nikon dorée enfouie dans une boîte Nestlé enrubannée telle une poupée russe.

C'est un zoom 18-200 mm, ce qui veut dire en fait un 36-300 mm puisque mon boîtier possède un petit capteur et que chez Nikon le facteur de multiplication est de 1.5. Je risque d'avoir beaucoup de plaisir à enfin réussir à m'approcher virtuellement de cibles éloignées, comme des détails dans l'écorce d'un arbre situés en plus haute altitude ou des canards pédalant sur l'étang du parc Lafontaine.

Je n'ai pas encore installé mon nouveau bijou sur mon D40 parce qu'il était tard à notre retour à la maison hier soir et que je voulais lire les instructions d'utilisation correctement avant de le faire. Je suis de ceux qui aiment être rassurés par une lecture du manuel qui guide. On peut ainsi tirer avantage du matériel en profitant de son plein potentiel, sans vivre de frustrations. Par exemple, je veux saisir le fonctionnement du VR qui est le stabilisateur d'images, savoir à quelles occasions il me servira le mieux. Demain, j'ai un peu de temps libre. Je crois que j'irai explorer le parc d'à côté au travers une nouvelle lentille. Un changement de perspective en perspective.

6.02.2009

démasqué

Re-migraine. Depuis deux jours que l'enclume pèse le coeur de mon cortex cérébral. Cependant, cette fois je crois bien avoir mis le doigt sur la source du terrible bobo et non, je n'aurai pas besoin de manger du boudin. Justement, le responsable de ces douloureuses irradiations seraient un aliment.

C'est hier matin vers 9 h du matin, quand le mal a commencé à darder son spectre, que j'ai flashé en tentant de réviser ce qui s'était passé la veille pour appeler ainsi l'ennemi à nouveau. Ce qui s'était passé, c'était un repas de truite, comme lors de la dernière migraine remontant à il y a deux semaines. Parce que je suis comme ça, parce que je cherche toujours la source d'abord à même ce que mon corps ingère, la logique s'est imposée et puis, l'idée n'est pas si farfelue. De fait, ma mère est allergique aux poissons et même si je n'ai jamais eu de problèmes avec cette chair de la mer auparavant, on dit qu'une grossesse peut causer des changements de cet ordre. Ma soeur G. par exemple a développé une allergie aux métaux lors de sa propre grossesse. Alors maman, sache que petit être a peut-être déjà quelque chose en commun avec toi. Mais je croise mes doigts pour qu'une fois né, petit être assimile bien, éventuellement bien sûr, les poissons, ces sources d'omégas, fortifiants des neurones. Et bien sûr que nous ne mangerons que des prises jugées sécuritaires pour la santé selon le Guide canadien des poissons et fruits de mer. La truite était l'une de celles-ci. Mais pour le moment, nous coupons donc les poissons et les crustacés de notre menu, même si je sais très bien que mes migraines peuvent être causées par une espèce en particulier et qu'en plus, il est rare d'être allergique autant aux poissons qu'aux crustacés. Comme on dit, mieux vaut prévenir.

À bien y penser, mon cerveau est souvent celui qui tire l'alarme dans mon système. Je me souviens du moment où j'ai décidé d'arrêter de boire du café lorsque j'avais environ vingt ans parce que mes collègues chez Starbucks trouvaient que le noir breuvage entraînaient de bien désagréables sautes d'humeur chez moi. En arrêtant d'en boire, mon corps a cessé d'avoir des migraines, en plus de se guérir de ses brûlures d'estomac. C'est d'ailleurs la première expérience de ce genre, c'est-à-dire de faire un lien direct entre un aliment et un malaise, qui m'a encouragée à poursuivre sur la voie d'une saine alimentation. Depuis, j'ai aussi eu des maux de tête après avoir mangé des aliments trop sucrés, comme des chocolats au lait commerciaux.

Parfois, j'ai l'impression que mon corps est un baromètre. D'ailleurs, je l'en remercie. Ainsi, je suis à même de comprendre ce qui l'agresse pour entreprendre les changements mineurs qui font une différence vers le mieux-être.